Un athlète et un entraineur à succès, découvrez-en plus sur Olivier Darney dans cette interview très inspirante qui vante aussi les mérites de son groupe de demi-fond .
Première question : Qui es-tu ?
Olivier Darney, 51 ans, marié, deux enfants, professeur d’Anglais en lycée. Je suis arrivé à l’USCA en septembre 2022 pour y effectuer mon CQP technicien d’athlétisme.
Si l’idée était de devenir coach de trail pour adulte indépendant, le club avait besoin d’un entraineur pour le groupe de demi-fond jeunes et je me suis dit « pourquoi pas » d’autant plus que j’avais passé mes premières années de pratique de l’athlétisme à faire du cross et du demi-fond (800-1500).
J’ai commencé à courir en 1989 lors d’un simple stage de course en montagne dans les Alpes. J'avais 16 ans, je découvrais la course à pied et Isabelle Guillot (championne du monde de course en montagne) et Sylvain Cacciatore (vainqueur du marathon de Paris) m’ont donné l’envie de rejoindre un club. J’ai pris ma 1ère licence en 1990 au SC Angoulême et je n’ai jamais arrêté de courir depuis.
Mon groupe d’athlète est principalement composé de cadets/cadettes mais j’ai eu des athlètes de tous les âges, de tous les niveaux et avec des affinités différentes pour les disciplines de la course à pied (piste courte, piste en extérieur, cross, route, trail). Quand on m’a confié le groupe, aucun athlète ne s’était jamais qualifié à un France de cross. L’an dernier, ils étaient 4 et cette année 7 et le groupe a pratiquement doublé de taille en 2 ans (d’une quinzaine d’athlètes, on est passé à une trentaine d’athlètes.)
Deuxième question : Pourquoi l’athlétisme et pas une autre discipline ?
Je suis quelqu’un de très indépendant et les quelques sports collectifs que j’ai pu pratiquer au collège et au lycée m’ont fait comprendre que ça n’était pas pour moi. Quand j’avais un ballon dans la main ou aux pieds, je faisais en sorte de m’en débarrasser au plus vite pour cacher « la misère technique ».
J’ai tout de suite accroché avec la course à pied, j’y ai vu une façon de m’épanouir.
Troisième question : Tu as fait beaucoup de compétitions, raconte-nous …
J’ai fait un nombre incalculable de compétitions en 36 ans de pratique. Ma mémoire est saturée de souvenirs inoubliables, mais il reste encore de la place !
Des prestations individuelles (y compris au niveau national) ou par équipe (champion de France de cross des universités par exemple) dans des disciplines variées de la course à pied mais aussi une victoire à 3 sur un ultra-trail dans les Pyrénées qui fut une aventure plus qu’une compétition !
J’ai participé à de nombreux championnats de France de cross et pour moi cela avait déjà une saveur de « victoire » personnelle. J’ai aussi participé aux championnats d’Angleterre de cross et je m’étais qualifié aux championnats du Canada de cross une année !
Quatrième question : Comment te sens-tu la veille d’une compétition ?
Avant, quand j’étais jeune (autrement que dans ma tête !), c’est-à-dire jusqu’à mes 40 ans, j’avais un mélange de stress et d’excitation la veille d’une compétition.
Ces dernières années, j’ai pris conscience que ça ne servait pas à grand chose de se mettre autant de pression. Je n’ai jamais été sportif de haut niveau, je sais où est ma place.
Cinquième question : Dans mon sac de sport
Il y a toujours un rouleau de papier toilettes, ma tenue de sport, de quoi bien avoir chaud après l’effort, mon sifflet et mon chronomètre (seulement depuis que je suis entraineur) ! Un petit quelque chose à grignoter pour après l’effort et de quoi boire.
Sixième question : Qu'est-ce qui te fait vibrer dans le coaching de ton groupe ?
Beaucoup de choses !
Le fait de voir tout le monde attentif aux consignes.
Le coup de sifflet qui lance le coeur de séance, les efforts de chacun et la volonté de progresser. Le plaisir dans l’effort, l’esthétisme des foulées de certains athlètes, l’engagement des athlètes (et ça n’est pas une histoire de niveau), le check de fin de séance (pas le chèque !) qui est un signe de reconnaissance de toutes et tous envers l’effort consenti et partagé.
Et je finirai par la relation saine entre tout le monde et le plaisir en tant que coach de se sentir utile et de pouvoir apporter des réponses aux questionnements des athlètes.
Septième question : Ton meilleur souvenir 2024-2025 ?
A titre personnel = ma médaille de bronze en équipe aux championnats du monde de course en montagne en septembre dernier (et mon top 15 individuel en M3).
Sinon bien sûr, la qualification aux France de cross de 8 athlètes sur 9 de mon groupe.
Mais cette question est difficile, j’ai tellement de souvenirs inoubliables de performances exceptionnelles, de records personnels de beaucoup d’athlètes du groupe, de joies partagées avec des athlètes heureux de leurs performances.
Huitième question : As-tu un conseil pour continuer d'évoluer et de performer ?
Oui, un seul conseil : courez pour vous, avec la flamme des premiers jours où vous avez compris que ce sport était fait pour vous, vous apportait bien-être et épanouissement personnel.
Dernière question : Qu'est-ce que ça te fait d'aller aux France avec tes athlètes ?
Un bonheur indescriptible.
J’ai eu la chance de vivre ça plusieurs fois dans ma vie et c’est la compétition qui me fait le plus vibrer. L’ambiance, le niveau incroyable, la consécration pour beaucoup de coureurs et coureuses, l’occasion de se mesurer à ce qui se fait de mieux France.
Partager cela avec mes athlètes qualifiés, vivre cette aventure qui inclut aussi le déplacement, les voir heureux et heureuses de vivre ce moment d’exception, ça ne peut laisser aucun entraineur indifférent. Pour quatre athlètes du groupe, mais aussi pour moi puisque j’ai la double casquette entraineur / athlète (qualifié à ces France en masters), ce sera l’occasion de retrouver des athlètes de toutes les régions de France qui sont parfois des connaissances et qu’on ne revoit qu’une ou deux fois par an.
Je suis passé par une dizaine de clubs français, et j’ai laissé pas mal d’amis aux quatre coins de l’hexagone. J’aurai plaisir à en retrouver quelques uns le 2 mars prochain du côté de Challans en Vendée.
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